Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

douaniers et une institution militaire communs, écartant par là toute barrière et toute distinction entre les provinces allemandes et non-allemandes. Cette déclaration fut faite contrairement aux résolutions et articles de la constitution fédérale projetée que déjà l’Assemblée de Francfort avait adoptée. L’Autriche lui avait jeté le gant et la pauvre assemblée n’avait pas d’autre choix que de le relever. Elle le fit avec accompagnement de fanfaronnades que l’Autriche, consciente de sa force et du parfait néant de l’assemblée, pouvait bien laisser passer. Et cette représentation du peuple allemand, comme elle s’intitulait, dans le but de se venger de cette insulte de l’Autriche, ne trouva rien de mieux que de se jeter pieds et poings liés aux genoux du gouvernement prussien. Quelque incroyable que cela paraisse, elle plia l’échine devant les ministres précisément qu’elle avait flétris comme inconstitutionnels et impopulaires et desquels elle avait vainement exigé le renvoi.

Les détails de cette honteuse transaction et les événements tragi-comiques qui suivirent feront l’objet de notre prochain article.