Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chambres se réunirent au mois de février pour ratifier et reviser la nouvelle charte octroyée par le roi. Elles siégèrent pendant six semaines environ, se montrant assez humbles et dociles à l’égard du gouvernement, sinon tout à fait disposées à aller aussi loin que le roi et les ministres l’eussent désiré. Aussi à la première occasion favorable furent-elles dissoutes.

Pour l’instant, l’Autriche et l’Allemagne étaient donc débarrassées du contrôle parlementaire. Désormais les gouvernements concentraient tout le pouvoir dans leurs mains et pouvaient l’exercer au gré de leurs besoins, l’Autriche en Hongrie et en Italie, la Prusse en Allemagne. Car la Prusse aussi se préparait à une campagne qui devait rétablir l’ « ordre » dans les petits États.

La contre-révolution ayant triomphé dans les deux grands centres d’action d’Allemagne — à Vienne et à Berlin — la lutte ne restait indécise que dans les États secondaires, bien que là aussi la balance penchât de plus en plus du côté de la réaction. Ces États, nous l’avons dit, trouvèrent un centre commun dans l’Assemblée nationale de Francfort. Or cette soi-disant Assemblée nationale, dont l’esprit réactionnaire s’était depuis longtemps manifesté si ouvertement que le peuple de