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prit aussitôt son parti, renonça à toute idée de retraite, accepta un commandement dans l’armée révolutionnaire et fit preuve d’un sang-froid et d’une fermeté extraordinaires. Ce fut lui qui retarda pour un temps considérable la prise de la ville et qui protégea l’un de ses côtés contre une attaque, en mettant le feu au pont Tabor sur le Danube.

Il est généralement connu comment, après l’assaut, il fut arrêté, jugé par cour martiale, et fusillé. Il mourut en héros. L’Assemblée de Francfort, quoique frappée d’horreur, accepta cependant ce sanglant outrage avec une bonne grâce apparente. Elle vota une résolution qui, par la mansuétude et la décence diplomatique de la forme, était bien plutôt un outrage à la tombe du martyr assassiné qu’une flétrissure mortelle infligée à l’Autriche. Mais on ne pouvait demander de cette assemblée méprisable de ressentir l’assassinat d’un de ses membres, surtout du leader de la gauche.