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différents, et partout elles avaient atteint des degrés divers de maturité. Il arrivait donc que tout en comprenant partout la gravité des événements, on ne pouvait nulle part frapper un grand coup, avec espoir de porter du secours aux Viennois ou de faire une diversion en leur faveur ; il ne restait pour leur venir en aide que le seul parlement et le pouvoir central de Francfort aussi faisait-on appel à leur secours de tous les côtés. Or, que firent-ils ?

Le parlement de Francfort et le bâtard qu’il avait mis au monde, — suite de ses rapports incestueux avec la vieille Diète allemande, — le soi-disant pouvoir central, profitèrent du mouvement viennois pour faire étalage de leur parfaite nullité. Cette méprisable assemblée avait depuis longtemps, nous l’avons vu, sacrifié sa virginité ; et toute jeune qu’elle était, elle commençait déjà à grisonner et à être experte dans toutes les roueries de la prostitution hâbleuse et pseudo-diplomatique. Des rêves et des illusions du pouvoir, de la régénération de l’unité allemande qu’elle avait caressé dans les commencements, il ne restait plus rien qu’une phraséologie teutonne à effet, qui revenait à tout propos, et que la ferme croyance de chaque membre individuel en sa propre