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gagné une bataille sans risquer quelque chose ? Et la population de Vienne, population de 400.000 hommes, ne risquait-elle donc rien quand elle attirait sur elle les forces qui devaient marcher à la conquête de 12 millions de Hongrois ? La faute militaire commise par le fait d’attendre que les Autrichiens se fussent réunis, et par la manifestation à Schwechat, qui finit par une défaite inglorieuse, cette faute militaire comportait certes plus de risques qu’une marche résolue sur Vienne contre les brigands débandés de Jellachich.

Mais, a-t-on dit, un tel mouvement des Hongrois, sans l’autorisation d’un corps officiel, aurait été une violation du territoire allemand, aurait amené des complications avec le pouvoir central de Francfort et signifié, avant tout, l’abandon de la politique légale constitutionnelle qui faisait la force de la cause hongroise. Mais c’étaient des zéros que les corps officiels à Vienne ! Était-ce le Reichstag, étaient-ce les comités populaires qui s’étaient levés pour les Hongrois, ou bien était-ce le peuple de Vienne, et lui seul, qui avait pris le fusil pour soutenir le choc de la première bataille pour l’indépendance hongroise ? Il importait peu que telle ou telle organisation officielle à Vienne fût mainte-