Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

universel, n’était pas un adversaire à craindre, s’abandonna de plus en plus à cette lassitude, à cette inertie, à ce criant besoin d’ordre et de tranquillité qui partout s’emparent de cette classe à la suite de violentes commotions entraînant après elles le dérangement des affaires. L’industrie de la capitale de l’Autriche est limitée, presque entièrement, aux articles de luxe, pour lesquels, depuis la révolution et la fuite de la cour, il n’y avait eu nécessairement qu’une demande insignifiante. Le cri pour le retour à un système de gouvernement régulier et pour la rentrée de la cour, choses sur lesquelles on comptait pour faire renaître la prospérité commerciale, ce cri devenait général dans la bourgeoisie. On salua avec joie la réunion de l’assemblée constituante en juillet comme la fin de l’ère révolutionnaire. On salua de même la rentrée de la cour qui, après les victoires de Radetsky en Italie et l’avènement du ministère réactionnaire de Doblhoff, s’estimait assez fort pour braver le torrent populaire et dont la présence, d’ailleurs, était nécessaire pour mener à bien les intrigues avec la majorité slave du Reichstag. Pendant que le Reichstag constituant discutait les lois sur l’affranchissement des paysans de la servitude féodale et le travail obligatoire pour la noblesse, la cour faisait un coup de maître.