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et à autoriser un Reichstag constitutionnel élu par le suffrage universel à élaborer une nouvelle loi fondamentale de l’État. Tout cela fut confirmé le lendemain par une proclamation impériale Le parti réactionnaire cependant, qui avait également ses représentants dans le ministère, détermina bientôt ses collègues « libéraux » à entreprendre une nouvelle attaque contre les conquêtes populaires. La légion académique, la place forte du parti de l’action, le centre d’une agitation continuelle, et, pour cette raison même, antipathique aux bourgeois modérés de Vienne, fut dissoute, le 26, par un décret ministériel. Peut-être ce coup, exécuté par une partie de la seule garde nationale, eût-il réussi, mais le gouvernement se méfiant d’elle aussi,fit intervenir la troupe, et aussitôt la garde nationale se tourna contre le gouvernement, s’unit à la légion académique et fit échouer le projet ministériel.

Sur ces entrefaites, l’empereur et sa cour avaient,le 16 mai, quitté Vienne et fui à Innspruck. Là, entouré des Tiroliens bigots, dont la loyauté s’était réveillée en présence du danger que faisait courir à leur pays l’invasion de l’armée sardo-lombardienne, et rassuré par la proximité des troupes de Radetsky, car