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nèrent ce dernier et plus formidable soulèvement de l’Autriche allemande.

La haute aristocratie et la Bourse qui avaient constitué les principaux étais non-officiels du gouvernement de Metternich, avaient pu, même après les événements de Mars, maintenir une influence prépondérante sur le gouvernement, grâce, non seulement à la cour, l’armée et la bureaucratie, mais grâce surtout à l’horreur de l’anarchie qui se répandait rapidement parmi la bourgeoisie, Bientôt ils essayèrent de tâter le terrain, sous la forme d’une loi sur la presse, d’une constitution aristocratique amorphe et d’une loi électorale basée sur l’ancienne division en « États ». Le soi-disant ministère constitutionnel, compose de timides et incapables bureaucrates, demi-libéraux, osèrent même, le 15 mai, risquer une attaque directe contre les organisations révolutionnaires des masses, en faisant dissoudre le comité central des délégués de la garde nationale et de la Légion académique, un corps formé dans le but formel de contrôler le gouvernement et, au besoin, d’en appeler contre lui aux forces populaires. Or, cet acte ne servit qu’à provoquer l’insurrection du 15 mai qui força le gouvernement à reconnaître le comité, à abroger la constitution et la loi électorale,