veau la puissance suprême dans l’État, et l’armée lui appartenait et non à la bourgeoisie. Même en Prusse, où, avant 1848, on avait constaté qu’un certain nombre parmi les officiers de grades inférieurs penchaient fortement pour un gouvernement constitutionnel, le désordre introduit dans l’armée par la révolution avait ramené ces jeunes gens raisonneurs à l’obéissance ; dès que le commun soldat se permettait quelques libertés à l’égard des officiers, ceux-ci furent aussitôt convaincus de la nécessité de la discipline et de l’obéissance passive. Les nobles et les bureaucrates vaincus commencèrent à voir, par devers eux, la voie à suivre l’armée, plus unie que jamais, enorgueillie par ses victoires dans les petites insurrections et dans la guerre au dehors, jalouse du grand succès que venaient de remporter les soldats français, cette armée on n’avait qu’à la mettre en conflit constant avec le peuple et, au moment propice, elle pouvait d’un seul grand coup écraser les révolutionnaires et battre en brèche les prétentions des parlementaires bourgeois. Et le moment opportun pour frapper un coup pareil ne se fit pas trop attendre.
Nous passons sous silence les débats parlementaires et les luttes locales, intéressants