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c’est-à-dire le gouvernement autrichien et le fanatisme slave. La bonne entente ne fut pas troublée un seul instant. Cependant, la révolution italienne impliquait une partie du moins de l’Allemagne dans une guerre meurtrière ; et pour prouver à quel point le système de Metternich avait réussi à arrêter l’essor de l’esprit public, il convient de faire remarquer que pendant les premiers six mois de 1848, les mêmes hommes, qui à Vienne étaient montés sur les barricades, allèrent pleins de fougue rejoindre l’armée qui combattait contre les patriotes italiens. Cette déplorable confusion d’idées ne fut cependant pas de longue durée.

Enfin, il y avait la guerre avec le Danemarck au sujet de Slesvig et de Holstein. Ces pays, incontestablement allemands par leur nationalité, leur langue et leurs prédilections, sont nécessaires aussi à l’Allemagne pour son développement militaire, maritime et commercial. Depuis trois ans leurs habitants soutenaient une âpre lutte contre l’envahissement danois. De plus, ils avaient pour eux les traités politiques conclus. La révolution de mars les mit aux prises avec les Danois, et l’Allemagne les soutint. Mais tandis qu’en Pologne, en Italie, en Bohême, et plus tard en Hongrie, on poussa les opérations