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niers 150 ans n’a jamais perdu, mais toujours gagné du territoire dans toutes les guerres qu’elle a entreprises. Et bien connues dans l’Europe centrale sont les intrigues de la politique russe pour soutenir le système panslaviste de la dernière mode, et qui mieux que tout autre système imaginable remplissait son but. Les Panslavistes bohémiens et croates travaillaient donc, les uns délibérément, les autres inconsciemment, dans l’intérêt direct de la Russie ; ils trahissaient la cause révolutionnaire pour l’ombre d’une nationalité qui, dans le meilleur cas, aurait subi le sort de la nationalité polonaise sous la domination russe. Toutefois, il convient de dire pour l’honneur des Polonais, qu’ils ne se sont jamais laissé sérieusement prendre à ces pièges panslavistes ; et si un petit nombre d’aristocrates étaient des Panslavistes enragés, c’est qu’ils savaient qu’ils avaient moins à perdre par leur sujétion à la Russie que par une révolte de leurs propres paysans asservis.

Les Bohémiens et les Croates convoquèrent alors un congrès slave à Prague, à l’effet de préparer l’alliance slave universelle. Ce congrès eut été un fiasco même sans l’intervention de la force armée autrichienne. Les différentes langues slaves se distinguent entre elles