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de Slaves, parlant la langue tchèque, avait de grands souvenirs historiques, qui se rattachaient presque tous à l’ancienne suprématie des Tchèques. Or, la force de cette branche de la famille slave avait été brisée dès les guerres des Hussites au xve siècle. La province parlant la langue tchèque fut divisée ; une portion, formait le royaume de la Bohême ; une autre, la principauté de Moravie une troisième, les monts Karpathes des Slovaques, faisait partie de la Hongrie. Les Moraves et les Slovaques avaient depuis longtemps perdu tout vestige de sentiment et de vitalité nationales, quoique pour la plupart conservant leur langue. La Bohême, de trois côtés sur quatre, était entourée de pays entièrement allemands. L’élément allemand avait fait de grands progrès sur son propre territoire ; dans la capitale même, à Prague, les deux nationalités se contrebalançaient à peu près, et partout, le capital, le commerce, l’industrie et la culture intellectuelle étaient entre les mains des Allemands. Le grand champion des Tchèques, le professeur Polacky n’est lui-même qu’un savant allemand détraqué, et qui, à cette heure, ne sait pas encore parler la langue tchèque avec correction et sans accent. Mais ainsi qu’il arrive souvent, la nationalité tchè-