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termes d’économie politique, le temps où toute chose, morale ou physique, étant devenue valeur vénale, est portée au marché pour être appréciée à sa plus juste valeur.

Comment expliquer encore cette nouvelle et dernière phase de l’échange — la valeur vénale à sa troisième puissance ?

M. Proudhon aurait une réponse toute prête : Mettez qu’une personne ait « proposé à d’autres personnes, ses collaborateurs dans des fonctions diverses », de faire de la vertu, de l’amour, etc., une valeur vénale, d’élever la valeur d’échange à sa troisième et dernière puissance.

On le voit, la « méthode historique et descriptive » de M. Proudhon est bonne à tout, elle répond à tout, elle explique tout. S’agit-il surtout d’expliquer historiquement « la génération d’une idée économique », il suppose un homme qui propose à d’autres hommes, ses collaborateurs dans des fonctions diverses, d’accomplir cet acte de génération, et tout est dit.

Désormais, nous acceptons la « génération » de la valeur d’échange comme un acte accompli ; il ne reste maintenant qu’à exposer le rapport de la valeur d’échange à la valeur d’utilité. Écoutons M. Proudhon.

Les économistes ont très bien fait ressortir le double caractère de la valeur ; mais ce qu’ils n’ont pas rendu avec la même netteté, c’est sa nature contradictoire ; ici commence notre criti-