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Pas du tout, dit au contraire Rodbertus. Le travail salarié et son exploitation subsistent.

D’abord, il n’y a pas d’état social possible où le travailleur puisse recevoir pour sa consommation la valeur totale de son produit. Le fonds produit doit subvenir à une quantité de fonctions économiquement improductives mais nécessaires ; il doit par suite entretenir les gens qui les remplissent. Cela n’est vrai qu’autant que vaudra la division actuelle du travail. Dans une société où le travail productif général serait obligatoire, société qui est pourtant possible, l’observation tombe. Resterait encore la nécessité d’un fonds social de réserve et d’accumulation, et alors les travailleurs, c’est-à-dire tous resteraient en possession et en jouissance de leur produit total, mais chaque travailleur isolé ne jouirait pas du produit intégral de son travail. L’entretien de fonctions économiquement improductives par le produit du travail n’a pas été négligé par les autres utopistes du bon de travail. Mais ils laissent les ouvriers s’imposer eux-mêmes dans ce but, suivant en cela le mode démocratique coutumier, tandis que Rodbertus, dont toute la réforme sociale de 1842 est taillée sur le patron de l’État prussien d’alors, remet tout au jugement de la bureaucratie, qui détermine souverainement la part de l’ouvrier au produit de son propre travail et le lui abandonne gracieusement.

Puis la rente foncière et le profil doivent conti-