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gés. C’est ce qui leur permettra d’engager de grands capitaux dans la terre, d’y faire l’application des machines sur une plus grande échelle et d’économiser ainsi sur le travail manuel, qui, d’ailleurs, sera à meilleur marché par la baisse générale des salaires, conséquence immédiate de l’abolition des lois céréales.

Le docteur Bowring a donné à tous ces arguments une consécration religieuse, en s’écriant, dans un meeting public :

Jésus-Christ, c’est free-frade ; le free-trade, c’est Jésus-Christ.

On comprend que toute cette hypocrisie n’était pas propre à faire goûter aux ouvriers le pain à bon marché.

Comment d’ailleurs les ouvriers auraient-ils pu comprendre la philanthropie soudaine des fabricants, de ces gens qui étaient occupés encore à combattre le bill de dix heures, par lequel on voulait réduire la journée de l’ouvrier de fabrique de douze heures à dix heures.

Pour vous faire une idée de la philanthropie des fabricants, je vous rappellerai, messieurs, les règlements établis dans toutes les fabriques.

Chaque fabricant a pour son usage particulier un véritable code où il y a des amendes fixées pour toutes les fautes volontaires ou involontaires. Par exemple, l’ouvrier payera tant, s’il a le malheur de s’asseoir sur une chaise, s’il chuchote, cause, rit, s’il arrive quelques minutes trop tard, si une