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pays ne saurait produire du blé d’aussi bonne qualité et à aussi bon marché que l’Angleterre.

Ainsi quand même le prix du blé tomberait, ça ne pourrait vous faire du tort, parce que cette baisse porterait seulement sur la rente qui aurait diminué et nullement sur le profit industriel et sur le salaire, qui resteraient les mêmes.

Le second lauréat, M. Morse, soutient, au contraire, que le prix du blé haussera à la suite de l’abolition des lois céréales. Il se donne infiniment de peine, pour démontrer que les droits protecteurs n’ont jamais pu assurer au blé un prix rémunérateur.

À l’appui de son assertion il cite le fait, que toutes les fois qu’on a importé du blé étranger, le prix du blé montait considérablement en Angleterre et quand on en importait peu, il y tombait extrêmement. Le lauréat oublie que l’importation n’était pas la cause du prix élevé, mais que le prix élevé était cause de l’importation.

Et, tout à l’opposé de son co-lauréat, il affirme que toute hausse dans le prix des grains tourne au profit du fermier et de l’ouvrier, et non au profit du propriétaire.

Le troisième lauréat, M. Gregg, qui est un grand fabricant et dont le livre s’adresse à la classe des grands fermiers, ne pouvait s’en tenir à de semblables niaiseries. Son langage est plus scientifique.

Il convient que les lois céréales ne font hausser