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gneurs territoriaux, à ces aristocrates du Moyen-Âge ; si votre position est misérable, c’est à cause de la cherté des vivres de première nécessité.

Les ouvriers demandaient à leur tour aux fabricants :

Comment se fait-il que, depuis les trente dernières années où notre industrie a pris le plus grand développement, notre salaire ait baissé dans une proportion bien plus rapide que le prix des grains n’a haussé ?

L’impôt, que nous payons aux propriétaires fonciers, comme vous le prétendez, fait sur l’ouvrier à peu près trois pence (six sous) par semaine. Et, cependant, le salaire du tisserand à la main est descendu de 28 sh. par semaine à 5 sh. (de 35 fr. à 7 fr. 25) depuis 1815 jusqu’à 1843 ; et le salaire du tisserand, dans l’atelier automatique, a été réduit de 20 sh. par semaine à 8 sh. (de 25 fr. à 10 fr.) depuis 1825 jusqu’à 1843.

Et pendant tout ce temps la part d’impôt que nous avons payée au propriétaire foncier n’a jamais été au-delà de trois pence. Et puis ! en 1834, quand le pain était à très bon compte et que le commerce allait très bien, qu’est-ce que vous nous disiez ? Si vous êtes malheureux, c’est parce que vous faites trop d’enfants, et que votre mariage est plus fécond que notre industrie !

Voilà les propres paroles que vous nous disiez alors ; et vous êtes allé faire les nouvelles lois des