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pression de la haine que le capitaliste industriel voue au propriétaire foncier, qui lui paraît une inutilité, une superfétation dans l’ensemble de la production bourgeoise.

Mais faire d’abord payer l’hectolitre de blé 20 francs, pour faire ensuite une distribution générale des 10 francs qu’on a prélevés en trop sur les consommateurs, cela suffit pour que le génie social poursuive mélancoliquement sa route en zigzag, et aille se cogner la tête contre un angle quelconque.

La rente devient, sous la plume de M. Proudhon, « un immense cadastre, exécuté contradictoirement par les propriétaires et les fermiers… dans un intérêt supérieur, et dont le résultat définitif doit être d’égaler la possession de la terre entre les exploiteurs du sol et les industriels. »

Pour qu’un cadastre quelconque, formé par la rente, soit d’une valeur pratique, il faut toujours rester dans les conditions de la société actuelle.

Or, nous avons démontré que le fermage payé par le fermier au propriétaire n’exprime un peu exactement la rente que dans les pays les plus avancés dans l’industrie et dans le commerce. Encore ce fermage renferme-t-il souvent l’intérêt payé au propriétaire pour le capital incorporé à la terre. La situation des terrains, le voisinage des villes, et bien d’autres circonstances encore, influent sur le fermage et modifient la rente. Ces