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Pour terminer l’aperçu littéraire, nous nions formellement que « tous les économistes aient insisté beaucoup plus sur les avantages que sur les inconvénients de la division du travail. » Il suffit de nommer Sismondi.

Ainsi, pour ce qui concerne les avantages de la division du travail, M. Proudhon n’avait rien d’autre à faire que de paraphraser plus ou moins pompeusement les phrases générales que tout le monde connaît.

Voyons maintenant comment il fait dériver de la division du travail prise comme loi générale, comme catégorie, comme pensée, les inconvénients qui y sont attachés. Comment se fait-il que cette catégorie, cette loi, implique une répartition inégale du travail au détriment du système égalitaire de M. Proudhon ?

« À cette heure solennelle de la division du travail, le vent des tempêtes commence à souffler sur l’humanité. Le progrès ne s’accomplit pas pour tous d’une manière égale et uniforme ;… il commence par s’emparer d’un petit nombre de privilégiés… C’est cette acception de personnes de la part du progrès qui a fait croire si longtemps à l’inégalité naturelle et providentielle des conditions, enfanté les castes et constitué hiérarchiquement toutes les sociétés. » (Proudhon, t. I, p. 97.)

La division du travail a fait les castes. Or, les castes, ce sont les inconvénients de la division du travail ; donc c’est la division du travail qui a