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diteurs, destinataires, tout le monde reviendra à la malbrouke, à la patache, s’il le faut. On désertera la locomotive : un avantage social de 400 pour 100 sera sacrifié à une perte privée de 35 pour 100. La raison de cela est facile à saisir : l’avantage qui résulte de la célérité du chemin de fer est tout social, et chaque individu n’y participe qu’en une proportion minime (n’oublions pas qu’il ne s’agit dans ce moment que du transport des marchandises), tandis que la perte frappe directement et personnellement le consommateur. Un bénéfice social égal à 400 représente pour l’individu, si la société est seulement d’un million d’hommes, quatre dix millièmes ; tandis qu’une perte de 33 pour 100 pour le consommateur supposerait un déficit social de 33 millions. » (Proudhon)

Passe encore que M. Proudhon exprime une célérité mise au quadruple par 400 pour 100 de la célérité primitive ; mais qu’il mette en rapport les pour cent de célérité avec les pour cent de profit et qu’il forme une proportion entre deux rapports qui, pour être mesurés séparément par des pour cent, sont néanmoins incommensurables entre eux : c’est établir une proportion entre les pour cent et en laisser de côté les dénominations.

Des pour cent sont toujours des pour cent, 10 pour 100 et 400 pour 100 sont commensurables ; ils sont l’un à l’autre comme 10 est à 400. Donc, conclut M. Proudhon, un profit de 10 pour