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en bornant la quantité de la monnaie, que des pièces d’un bas titre peuvent circuler pour la même valeur qu’elles auraient eue si leur poids et leur titre étaient ceux fixés par la loi, et non d’après la valeur intrinsèque du métal pur qu’elles contiendraient. Voilà pourquoi dans l’histoire des monnaies anglaises nous trouvons que notre numéraire n’a jamais été déprécié dans la même proportion qu’il a été altéré. La raison en est qu’il n’a jamais été multiplié en proportion de sa dépréciation. » (Ricardo, loc. cit.)

Voici ce qu’observe J.-B. Say au sujet de ce passage de Ricardo.

« Cet exemple devrait suffire, il me semble, pour convaincre l’auteur que la base de toute valeur est non pas la quantité de travail nécessaire pour faire une marchandise, mais le besoin qu’on en a, balancé par sa rareté. »

Ainsi la monnaie, qui pour Ricardo n’est plus une valeur déterminée par le temps de travail, et que J.-B. Say prend à cause de cela pour exemple afin de convaincre Ricardo que les autres valeurs ne sauraient pas non plus être déterminées par le temps de travail, cette monnaie, dis-je, prise par J.-B. Say pour exemple d’une valeur déterminée exclusivement par l’offre et la demande, devient pour M. Proudhon l’exemple par excellence de l’application de la valeur constituée… par le temps du travail.

Pour en finir, si la monnaie n’est point une