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la lutte des classes en france

démocrates-socialistes et les socialistes-démocrates publièrent deux manifestes, deux Testimonia paupertatis. Ils y montraient que si jamais la force et le succès ne s’étaient trouvés de leur côté, ils n’en étaient pas moins restés toujours du côté du droit éternel et de toutes les autres vérités éternelles.

Considérons maintenant le « parti de l’ordre ». La Neue rheinische Zeitung, disait no 3, p. 16. « Vis-à-vis des velléités de restauration des orléanistes et des légitimistes coalisés, Bonaparte représente le titre juridique du pouvoir réel qu’il exerce, la république. Vis-à-vis des velléités de restauration de Bonaparte, le « parti de l’ordre » représente le titre de la suprématie exercée en commun par ces deux fractions, la République. Vis-à-vis des orléanistes, les légitimistes ; vis-à-vis des légitimistes, les orléanistes représentent le statu quo, la République. Toutes ces diverses fractions du « parti de l’ordre », dont chacune possède in petto son roi propre et conserve l’espoir de sa propre restauration, font prévaloir, en présence des velléités d’usurpation et de relèvement de leurs rivales, la forme commune de la domination bourgeoise, la République, où les revendications particulières se neutralisent et se réservent. Et Thiers disait plus vrai qu’il ne le pensait quand il prétendait : « Nous, royalistes, nous sommes les vrais soutiens de la République constitutionnelle. »