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de juin 1849 au 10 mars 1850
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CHAPITRE IV

ABOLITION DU SUFFRAGE UNIVERSEL EN 1850[1]


Les mêmes symptômes pouvaient s’observer en France depuis 1849 et surtout depuis le début de 1850. Les industries parisiennes sont en pleine activité. Les fabriques de cotonnade de Rouen et

  1. Le chapitre iv est tiré de la dernière double livraison de la Neue rheinische Zeitung. Engels le fait précéder des lignes suivantes : « La suite des trois chapitres précédents se trouve dans la Revue du dernier numéro double (v et vi) de la Neue rheinische Zeitung. Après avoir dépeint la grande crise commerciale survenue en Angleterre en 1847 et expliqué la ransformation en mouvements révolutionnaires, des embarras politiques de février et de mars 1848, qui prenaient déjà un caractère aigu par les répercussions de cette crise sur le continent, Marx expose comment la prospérité du commerce et de l’industrie, réapparue au cours de 1848, accrue encore en 1849, paralysa l’élan révolutionnaire et rendit possibles les victoires de la réaction. »
      Engels explique, d’autre part, dans la préface qu’il fit pour l’édition du Vorwœrts, combien ce dernier fragment est important. Il nous fait part, dans les termes suivants, des circonstances dans lesquelles il a été écrit : « A partir du printemps 1850, Marx jouit d’un loisir qui lui permit de se livrer à des études économiques et de reprendre l’histoire économique des dix dernières années. Sa conclusion, restée jusque-là mi-aprioristique et tirée d’une matière incomplète, s’affirma : la crise du commerce universel de 1847 était l’origine propre de la révolution de février et de mars, et la prospérité industrielle, revenue peu à peu depuis le milieu de 1848 et arrivée à son plein épanouissement en 1849