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dans la situation économique et en négligeant ainsi nécessairement la base propre de tous les procès en question, on s’expose à l’erreur ; mais toutes les conditions qu’exige une exposition unitaire de l’histoire contemporaine renferment inévitablement des sources d’erreur. Cela n’empêche pourtant personne d’écrire l’histoire contemporaine[1]. »

Engels montre ensuite qu’à l’époque où Marx composa la Lutte des classes en France, les obstacles étaient encore bien plus grands que maintenant : « Quand Marx entreprit ce travail, la source d’erreur dont nous venons de parler était encore bien plus difficile à éviter. Au moment de la révolution de 1848-49, il était simplement impossible de suivre les variations économiques qui se produisaient en même temps, ou même d’y consacrer son attention. Il en fut de même pendant les premiers mois d’exil à Londres dans l’automne et l’hiver de 1849-50. Ce fut pourtant précisément le moment où Marx commença ce travail. Et malgré l’état défavorable des circonstances, sa connaissance exacte de la situation économique de la France avant la révolution de Février, ainsi que de l’histoire politique de ce pays à partir de cette révolution lui permit d’exposer les événements, de découvrir leur unité

  1. O. C., p. 3 et 4, préface de Engels.