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de juin 1849 au 10 mars 1850
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saient cette révolution, en faisaient une révolution paysanne.

D’autre part, ces propositions de Bonaparte, leur adoption par l’Assemblée nationale, tout cela ne démontrait-il pas l’union des deux pouvoirs de la République constitutionnelle dès qu’il s’agit de la répression de l’anarchie, de l’oppression de toutes les classes qui se soulèvent contre la dictature de la bourgeoisie ? Est-ce que Soulouque n’avait pas, immédiatement après son message brutal, assuré la Législative de son dévouement à l’ordre par le message de Carlier qui suivit immédiatement, de Carlier, cette caricature ignoblement commune de Fouché : Louis Bonaparte lui-même était d’ailleurs la plate caricature de Napoléon.

La loi sur l’instruction nous montre l’alliance des jeunes catholiques et des vieux voltairiens. La domination des bourgeois coalisés pouvait-elle être autre chose que le despotisme coalisé de la restauration amie des Jésuites et de la monarchie de Juillet libre penseuse ? Est-ce que les armes qu’une fraction de la bourgeoisie avait remises au peuple pour lutter contre l’autre parti bourgeois dans les luttes réciproques dont l’hégémonie était l’enjeu, est-ce que ces armes ne devaient pas être reprises au peuple alors en présence de la dictature de la coalision ? Rien n’a plus irrité le boutiquier de Paris que ce coquet étalage de Jésuitisme non pas même le rejet des concordats à l’amiable.

Pendant ce temps, les conflits continuaient à