Page:Marx - L’Allemagne en 1848.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reuses aux petits princes eux-mêmes. Elles furent presque toutes abolies ; le peu qu’on en laissa subsister était moins qu’une ombre, et il fallait toute la suffisance loquace d’un Welcker, d’un Rotieck ou d’un Dahlmann pour s’imaginer qu’il pourrait sortir quelque chose de l’humble opposition, mélangée de dégradante flatterie, qu’il leur était permis de manifester au sein des Chambres impuissantes de ces petits butais.

La portion la plus énergique de la classe moyenne de ces petits États abandonna, aussitôt après 1840, toutes les espérances qu’elle avait conçues auparavant sur le développement du Gouvernement parlementaire dans ces dépendances de l’Autriche et de la Prusse. La bourgeoisie prussienne, et les classes ses alliées, n’eurent pas plutôt montré la résolution sérieuse de lutter en Prusse, en faveur du Gouvernement parlementaire, qu’on leur laissa la direction du mouvement constitutionnel de toute l’Allemagne non autrichienne. Il est désormais hors de doute que le noyau de ces constitutionnalistes de l’Allemagne centrale qui, plus tard, se séparèrent de l’Assemblée nationale de Francfort et qu’on appela, du lieu séparé de leurs réunions, le parti de Gotha, n’ait été, longtemps avant 1848, en possession d’un plan qu’il proposa, avec peu de modifications, en 1849, aux représentants de l’Allemagne entière. Son intention était d’exclure complètement l’Autriche de la confédération germanique, d’établir une nouvelle