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ciale, spéculant et faisant le commerce pour le compte et au risque de l’État, et restée, longtemps après, son courtier d’argent — suffirent pour sauvegarder les apparences ; l’augmentation des émissions du papier-monnaie d’État fournirent également quelques ressources, et, en somme, le secret où l’on tenait la situation financière fut très bien gardé. Mais bientôt tous ces expédients furent épuisés. On essaya alors d’un autre système : l’établissement d’une banque dont le capital serait fourni en partie par l’État et en partie par les actionnaires particuliers ; la direction principale devait revenir à l’État, de façon à permettre au Gouvernement d’emprunter, dans une large mesure, des fonds à cette banque ; c’était répéter ainsi les mêmes opérations frauduleuses qui n’étaient plus possibles avec la « Seehandlung ». Mais naturellement il ne se trouva pas de capitalistes pour consentir à donner leur argent dans de telles conditions ; il fallut modifier les statuts de la banque et garantir la propriété des actionnaires contre les incursions du Trésor avant même que les actions n’eussent été souscrites. Ce plan ayant ainsi échoué, il ne restait plus qu’une chose à tenter : essayer de conclure un emprunt, s’il se trouvait des capitalistes qui consentissent à prêter leur argent sans demander l’autorisation et la garantie de cette mystérieuse « Représentation future du peuple ». On s’adressa à Rothschild, qui déclara que si cette « représentation du peuple » garantissait l’emprunt.