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petites concessions à la clameur populaire qui revendiquait la « Représentation du peuple », reste des promesses faites en 1813 et 1815 et depuis longtemps oubliées. Cette représentation s’était trouvée mentionnée dans la loi de 1820. Le moyen le moins incommode de satisfaire à cette fâcheuse loi parut être la convocation des Comités permanents des Diètes provinciales. Ces dernières avaient été créées en 1823 et comprenaient pour chacune des huit provinces du royaume : 1o la haute noblesse, les familles des anciens souverains de l’Empire germanique, dont les chefs étaient membres de la Diète par droit de naissance ; 2o les représentants des chevaliers ou la noblesse inférieure ; 3o les représentants des villes ; 4o les délégués des paysans ou des petits fermiers. L’ensemble était organisé de façon que, dans chaque province, les deux fractions de la noblesse formassent toujours une majorité dans la Diète. Chacune de ces huit Diètes provinciales élisait un Comité, et c’étaient ces huit Comités que le roi appelait maintenant à Berlin pour constituer l’Assemblée des représentants chargée de voter l’emprunt tant désiré. On déclara que le Trésor était plein et qu’on demandait le nouvel emprunt non pas pour payer les dépenses courantes, mais pour construire un chemin de fer d’État. Mais les Comités réunis opposèrent au roi un refus net ; ils se déclarèrent incompétents pour agir comme représentants du peuple et exigèrent de Sa Majesté l’exécution de la pro-