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La noblesse et la bourgeoisie rhénanes, en déclarant les accusés coupables, parlaient comme la bourgeoisie française après le 2 décembre : « Seul le vol peut sauver la propriété, le parjure — la religion, la bâtardise — la famille, le désordre — l’ordre ! »

L’État tout entier s’est prostitué en France. Et cependant aucune institution ne s’est aussi complètement prostituée que les tribunaux et les jurys français. Dépassons les jurés et les juges français crièrent le jury et le tribunal de Cologne. Dans le procès Cherval, immédiatement après le coup d’État, le jury parisien avait acquitté Nette, contre lequel il y avait plus de charges que contre quiconque des accusés. Dépassons le jury du 2 décembre, condamnons après coup Nette dans la personne de Röser, Bürgers.

La confiance dans le jury, qui régnait encore dans les provinces Rhénanes, fut ruinée à jamais. On comprit que le jury est un tribunal de caste des classes privilégiées, établi pour combler les lacunes de la loi par la large conscience de la bourgeoisie.

Iéna !… C’est le dernier mot d’un Gouvernement qui emploie de semblables moyens pour subsister et pour une société qui a besoin d’un pareil Gouvernement pour se protéger. C’est le dernier mot du procès des communistes de Cologne… Iéna.