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CHAPITRE VII

LE JUGEMENT


À mesure que les mystères policiers devenaient moins obscurs, l’opinion publique se déclarait de plus en plus en faveur des accusés. Quand l’imposture, tentée avec l’original des procès-verbaux, se découvrit, on attendit de toutes parts un acquittement. La Kölnische Zeitung dut, pour une fois, s’incliner devant l’opinion publique et se tourner contre le Gouvernement. De petites notes, favorables aux accusés et pleines de suspicion à l’égard de Stieber, s’égarèrent dans ses colonnes, jadis uniquement ouvertes aux insinuations de la police. Le Gouvernement prussien lui-même abandonnait la partie. Ses correspondants du Times et du Morning Chronicle se mirent subitement à préparer l’opinion publique de l’Étranger à un échec. Quelque corruptrices, quelque détestables qu’aient été les doctrines professées par les accusés, quelqu’abominables qu’aient été les documents trouvés chez eux, les preuves réelles d’un complot n’en manquaient pas moins, une condamna-