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Comment se fait-il qu’il n’intervienne que quand le Gouvernement prussien a déjà trahi la qualité de mouchard de Fleury ?

Qu’il intervienne de telle façon qu’au pis aller il fait sortir son ami Hirsch d’Angleterre et prive le « parti Marx » de la preuve, dûment légalisée, de la culpabilité de Fleury ?

Qu’il continue à recevoir des secours de Fleury qui se vante d’avoir de lui un reçu de 15 livres ? Que Fleury continue à opérer dans l’emprunt révolutionnaire germano-américain ?

Qu’il indique à Fleury le local et le lieu de réunion de sa propre société secrète, si bien que les agents prussiens prennent dans la chambre voisine le procès-verbal des débats ?

Qu’il renseigne Fleury sur la route suivie par l’émissaire, le compagnon tailleur dont nous avons parlé, et reçoit même de Fleury de l’argent destiné à cette mission.

Qu’il raconte enfin à Fleury qu’il a instruit Hontze, qui habitait chez lui, de la façon dont celui-ci devrait déposer contre Becker[1] ? — Il

  1. Au sujet des relations entre Willich et Becker : « Willich m’écrit les lettres les plus amusantes. Je ne réponds pas, mais il ne cesse de m’exposer ses nouveaux plans de révolution. Il me choisit pour révolutionner la garnison de Cologne !!! Nous en avons ri à nous tenir les côtes. Avec ces sottises, il fera arriver malheur à un nombre incalculable de gens ; une seule lettre pourrait, en effet, assurer pendant trois ans la subsistance à nue centaine de démagogues. Si j’avais accompli la révolution à Cologne, il ne refuserait pas de prendre la direction des opé-