La Ligue des communistes n’était donc pas une société de conspirateurs, mais poursuivait en secret l’organisation du parti prolétarien, parce que le prolétariat allemand se voyait officiellement interdire l’eau et le feu, les écrits, les discours, les associations. Quand une semblable société conspire, ce n’est que dans le sens où la vapeur et l’électricité conspirent contre le statu quo.
On comprend qu’une société secrète de cette espèce qui poursuit la constitution non du parti du Gouvernement, mais du parti d’opposition de l’avenir, offre peu d’attraits à des individus qui, d’une part, couvrent leur nullité personnelle du manteau de conspirateur, et, d’autre part, bornent leur ambition étroite au jour de la Révolution, mais qui, pour le moment, font les importants, prennent part à la curée démagogique et veulent être bien accueillis par les charlatans démocrates.
Aussi une fraction se sépara-t-elle de la Ligue des communistes, ou bien si l’on veut on en exclut une fraction, qui, si elle ne tenait pas aux véritables conspirations, demandait au moins à en avoir l’apparence et recherchait l’alliance des héros éphémères de la démocratie, la fraction Willich-Schapper.
Ce qu’il y a de caractéristique, c’est que Willich figure avec Kinkel et à côté de lui comme « entrepreneur », dans l’affaire de l’emprunt révolutionnaire germano-américain.