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D’où Stieber savait-il donc que, le 27 octobre, sa lettre avait été envoyée à Schneider II ? À la vérité, elle n’avait pas été expédiée le 27, mais le 25 octobre, et adressée non à Schneider II, mais à M. von Hontheim. Stieber savait donc seulement que sa lettre existait encore, et il supposait que Marx l’enverrait à l’un des défenseurs. D’où lui venait cette supposition ? Quand la Kölnische Zeitung apporta à Londres la déposition de Stieber sur Cherval, etc., Marx écrivit à la Kölnische Zeitung et au Frankfurter Journal une déclaration datée du 21 octobre, à la fin de laquelle il menaçait Stieber de la lettre qui existait encore. Pour tenir la lettre « absolument secrète », Marx l’annonce dans les journaux. Il échoue grâce à la lâcheté de la presse quotidienne allemande ; mais la poste prussienne était instruite et, avec la poste prussienne, son Stieber.

Que vient donc nous chanter Goldheim à son retour de Londres ?

Que Hirsch ne fait pas de faux témoignage, que H. Liebknecht n’a pas d’existence « tangible », que l’original des procès-verbaux n’est pas un original, que les agents prussiens à Londres savent tout ce que le « parti Marx » a publié dans la presse de Londres. Pour sauver leur honneur, Goldheim met dans la bouche de ses policiers toutes les nouvelles que lui ont apprises des lettres décachetées et confisquées.

Dans l’audience du 4 novembre, quand Schnei-