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procès-verbaux est, les parties fausses non comprises, parfaitement authentique. Ce qui l’a convaincu de son authenticité, c’est, en effet, que ce cahier de procès-verbaux originaux n’est pas un cahier de procès-verbaux, mais un Cahier de notes. Et Stieber ? Stieber ne tombe pas des nues, c’est plutôt un poids dont sa poitrine vient de se trouver débarrassée. Avant qu’il soit trop tard, quand le dernier mot de l’accusation vient à peine de retentir, et que le premier mot de la défense n’a pas encore été prononcé, Stieber se hâte de faire transformer par son Goldheim le cahier de procès-verbaux originaux en un cahier de notes. Quand deux policiers s’accusent réciproquement de mensonge, est-ce que cela ne prouve pas qu’ils sacrifient à la vérité ? Stieber a fait couvrir sa retraite par Goldheim.

Goldheim dépose que « dès son arrivée à Londres, il s’est tout d’abord adressé au lieutenant de police Greif et que ce dernier l’a conduit chez l’agent Fleury, dans le quartier de Kensington. » Qui ne jurerait maintenant que ce pauvre Goldheim s’est exténué avec le lieutenant de police Greif pour arriver chez Fleury dans ce quartier éloigné de Kensington ? Mais le lieutenant de police Greif habite dans la maison de l’agent de police Fleury, et même au dernier étage de cette maison. Ce n’est donc pas Greif qui, en réalité, a conduit Goldheim chez Fleury, mais Fleury qui a amené Goldheim à Greif.