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Avec la correspondance de Cherval avec Gipperich, le trio Seckendorf-Saedt-Stieber possédait enfin ce qu’il désirait :

« Schinderhannes, Karlo Moor
Nahm ich mir als Muster vor. »

La lettre de Cherval à Gipperich eut l’honneur d’être lue trois fois pour l’inculquer d’une manière convenable dans la cervelle un peu indigente des 300 citoyens les plus imposés que représente le Jury. Le moindre connaisseur discernait immédiatement, sans ce misérable pathos, le bouffon qui cherche à se surpasser lui-même et les autres.

Cherval et consorts avaient de plus partagé toutes les espérances de la démocratie au sujet des effets merveilleux que pourrait avoir le 2 mai 1852, et avaient résolu de faire, comme tout le monde, la révolution le 2 mai. Schmidt-Fleury avait contribué à donner à cette idée fixe la forme d’un plan. C’est ainsi que Cherval et Cie tombèrent sous le coup de la catégorie juridique du complot. Ainsi ils fournissaient la preuve que le complot, que les accusés de Cologne n’avaient pas mis à exécution contre le Gouvernement prussien, avait cependant été exécuté par le parti Cherval contre la France.

Par Schmidt-Fleury, le Gouvernement prussien avait cherché à établir un lien illusoire entre le complot de Paris et les accusés de Cologne, et Stieber l’appuya de son témoignage. Stieber-Greif-Fleury, cette trinité joue le rôle principal dans le