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contre les accusés de Cologne. Par la mise en liberté de Schramm, le juge d’instruction français prononçait que le procès de Cologne n’avait aucun rapport avec le complot de Paris.

Stieber fait une dernière tentative. « Pour ce qui touche Cherval, le chef des communistes français, dont nous avons déjà parlé, on s’est longtemps évertué à savoir ce qu’était au juste ce Cherval. Enfin on a su, par une confidence que Marx lui-même fit à un agent de police, que c’était un homme qui s’était évadé, en 1845, de la prison d’Aix-la-Chapelle où il était retenu pour falsification de billets et que Marx avait reçu dans la Ligue lors des troubles d’alors et d’où il était parti pour Paris en qualité d’émissaire. »

Marx avait pu tout aussi peu confier au spiritus familiaris, à l’agent de police de Stieber, qu’il avait reçu Cherval à Cologne dans la Ligue où Schapper l’avait déjà admis en 1846 à Londres, ou qu’il l’avait fait habiter Londres et l’avait en même temps vu faire de la propagande à Paris, qu’il pouvait communiquer à l’alter ego de Stieber, à l’agent de police avant le témoignage de Stieber, la nouvelle que Cherval avait été emprisonné, en 1845, à Aix-la-Chapelle et commis des faux, ce qu’il n’apprit que par le témoignage de Stieber. De semblables hysteron proteron ne sont permis qu’à un Stieber. Le monde antique nous laissa son gladiateur mourant, l’État prussien nous lègue son Stieber témoignant.