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se fait connaître comme Stieber. Cherval prononce la phrase convenue au sujet du billet et de Sperling. « Cela ne se passera pas ainsi », dit Stieber vivement. « Vous venez dans ma maison, demandez après moi, vous êtes introduit puis, vous vous en allez, etc. Tout cela me parait très suspect. » Cherval répond grossièrement, Stieber sonne, plusieurs individus apparaissent à l’instant, entourent Cherval, Stieber veut fouiller dans la poche de son habit où une lettre dépasse. Ce n’étaient pas les instructions de Cherval à Gipperich, mais une lettre de Gipperich à Cherval. Celui-ci essaie de l’avaler, Stieber veut la lui arracher de la bouche. Cherval mord, se débat, frappe. M. Stieber veut sauver une moitié, la moitié de M. Stieber veut sauver l’autre moitié de la lettre et est récompensée de son zèle par une blessure. Le bruit que cette scène a causé fait sortir les différents locataires de leur appartement. Cependant un des individus de la suite de Stieber avait jeté une montre d’or par-dessus la cage de l’escalier. Tandis que Cherval crie « mouchard », Stieber et compagnie crient « au voleur ». Le portier rapporte la montre d’or et le cri « au voleur » devient général. Cherval est arrêté et trouve à la porte non son ami Schmidt, mais quatre ou cinq soldats qui le prennent sous escorte.

Devant le fait s’évanouissent tous les miracles dont témoignait Stieber. Son agent Fleury opéré