de juin 1850, adressée aux communes, pouvait constater que Schurz, de Bonn, un étudiant (plus tard ministre aux États-Unis), qui voyageait à travers l’Allemagne au profit de la démocratie petite bourgeoise « avait trouvé toutes les forces disponibles déjà entre les mains de la Ligue ». La Ligue était incontestablement la seule organisation révolutionnaire ayant une importance en Allemagne.
Les services que cette organisation pouvaient rendre dépendaient essentiellement d’une circonstance : il fallait que la nouvelle explosion révolutionnaire que l’on prévoyait ne vint pas tromper nos espérances. Mais, au cours de l’année 1850, cet espoir devint de plus en plus invraisemblable et même impossible. La crise industrielle de 1847, qui avait préparé la révolution de 1848, avait disparu. Une nouvelle période, d’une prospérité industrielle jusqu’alors inconnue, s’était ouverte. Quiconque avait des yeux pour voir et s’en servait s’apercevait clairement que l’ouragan révolutionnaire de 1848 s’apaisait peu à peu.
« À ces époques de prospérité générale, où les forces productives de la société bourgeoise se développent autant que les conditions de cette société le permettent, il ne peut être nullement question de véritable révolution. Un semblable bouleversement n’est possible qu’aux périodes où ces deux facteurs, les forces productives modernes et les forces de production bourgeoises entrent