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il était tout aussi important pour nous d’amener à notre conviction le prolétariat européen et particulièrement celui d’Allemagne. Dès que tout fut bien clair à nos yeux, nous nous mimes au travail. On fonda, à Bruxelles, une société ouvrière allemande, et l’on s’empara de la Deutsche Brüsseler Zeitung qui nous servit d’organe jusqu’à la révolution de Février. Nous étions en relation avec la fraction révolutionnaire des chartistes anglais par l’entremise de Julian Harney, rédacteur de l’organe central du mouvement The Northern Star, où je collaborais. Nous étions aussi en société pour ainsi dire avec les démocrates de Bruxelles (Marx était vice-président de l’Association démocratique) et avec les Social-démocrates français de la Réforme à laquelle je communiquais des nouvelles sur le mouvement anglais et allemand. Bref les rapports que nous entretenions avec les organisations radicales et prolétariennes répondaient à nos désirs.

Vis-à-vis de la « Ligue des Justes», nous nous trouvions placés de la façon suivante : l’existence de la Ligue nous était naturellement connue. En 1843, Schapper m’avait proposé d’y entrer, ce que j’avais naturellement refusé. Cependant nous ne nous contentions pas de nous tenir en correspondance constante avec les camarades de Londres ; mais nous étions liés plus étroitement encore avec le Dr Everbeck, chef actuel des communes de Paris. Sans nous préoccuper trop, d’ailleurs, de ce qui se passait à