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tion qui adoptait plus ou moins le système communiste de Weitling. Le lieu serait ici mal choisi pour critiquer le communisme de ce dernier. Mais l’importance qu’il a eu comme première tendance théorique indépendante du prolétariat allemand me permet de souscrire encore aujourd’hui aux paroles de Marx du Vorwaerts de Paris de 1844. « La bourgeoisie (allemande) — y compris ses philosophes et ses écrivains — pourrait-elle nous présenter une œuvre semblable aux « garanties de l’harmonie et de la liberté » ayant trait à l’émancipation de la bourgeoisie, — à l’émancipation politique ? Si l’on compare la médiocrité insipide, timide, de la littérature politique allemande, à ce début brillant, immense des ouvriers allemands, si l’on compare les premiers pas gigantesques du prolétariat la petitesse de la politique bourgeoise déjà émancipée, on peut prédire que le petit souffre-douleur acquerra plus tard une stature athlétique. » Cette stature, nous l’avons maintenant devant nos yeux, bien que le colosse ne doive pas encore de longtemps être adulte.

L’Allemagne possédait aussi de nombreuses sections, naturellement plus éphémères. Mais le nombre de celles qui se constituaient dépassait le nombre de celles qui disparaissaient. La police mit sept ans à découvrir, à la fin de 1846, à Berlin (Mentel) et à Magdebourg (Beck), une trace de la Ligue, sans être, d’ailleurs, en état de pousser plus avant.