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gale, ne dois-je pas repousser par la violence l’exercice violent de l’illégalité ? Même en nous plaçant à ce point de vue, nous eussions été justifiés à repousser la violence par la violence. Il est d’ailleurs parfaitement exact que l’Assemblée voulait se maintenir sur le terrain purement légal, sur le terrain de la résistance passive. Deux voies s’ouvraient à elle : la voie révolutionnaire. Elle ne s’y engagea pas. Ces messieurs de l’Assemblée ne voulaient pas risquer leur tête. Ou bien le refus des impôts se réduisant à une résistance passive ; elle prit ce chemin. Mais le peuple, pour se conformer à sa décision devait se placer sur le terrain révolutionnaire. La conduite de l’Assemblée fut déterminante pour la nation. L’Assemblée n’a pas de droits par elle-même ; la nation lui a simplement confié la revendication de ses propres droits. Si, elle ne remplit pas son mandat, elle devient caduque. La nation en personne entre alors en scène et agit dans la plénitude de sa puissance. Si, par exemple, une Assemblée nationale s’était vendue à un Gouvernement traître, la nation devrait les chasser tous deux, Gouvernement et Assemblée. Si la couronne fait une contre-révolution, la nation y répond à bon droit par une révolution. Le peuple n’a que faire, en ce cas, de l’autorisation d’une Assemblée nationale. Mais l’Assemblée elle-même a publié que le Gouvernement prussien tenta d’exécuter un attentat de haute trahison.