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à la réparation des remparts de la couronne, à ses soutiens sociaux. L’industrie moderne est, de fait, une niveleuse ; aussi la société moderne doit-elle renverser toute barrière juridique et politique entre la campagne et la ville. Ou trouve encore chez elle des classes, on n’y rencontre plus d’états. Son développement a sa source dans la lutte de ces classes ; mais celles-ci s’unissent pour faire front contre les états et leur royauté de droit divin.

La royauté de droit divin, expression politique supérieure, représentant politique supérieur de l’ancienne société féodale et bureaucratique ne peut donc faire de concessions sincères à la société bourgeoise moderne. Le simple instinct de conservation, la société qui la soutient, sur laquelle elle s’appuie, la pousseront continuellement à retirer les concessions faites, à affirmer le caractère féodal, à risquer la contre-révolution !

Après une révolution, la contre-révolution permanente devient, pour la couronne, une question d’existence de tous les jours.

D’autre part, la société bourgeoise moderne ne peut avoir de cesse avant d’avoir ruiné, anéanti, la puissance officielle léguée par la tradition, par laquelle l’ancienne société s’affirme encore violemment, avant d’avoir détruit la puissance de l’État. Le règne de la royauté du droit divin est le règne des éléments surannés de la société.

Pas de trêve donc entre les deux sociétés. Leurs