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prussienne, en se plaçant dans les conditions où se trouvent les pays pourvus d’une Constitution. On en arrive à défendre la monarchie absolue. D’une part, on revendique pour la couronne les droits d’un pouvoir exécutif constitutionnel ; d’un autre côté, il n’existe pas de loi, pas de coutume, pas d’institution organique qui lui impose les limitations d’un pouvoir exécutif. Voici ce que l’on réclame de la représentation nationale : tu joueras vis-à-vis d’un roi absolu le rôle d’une Chambre constitutionnelle ! Est-il encore utile de développer que, dans le cas actuel, il ne s’agissait pas d’un pouvoir exécutif se trouvant en présence d’un pouvoir législatif ; que la séparation constitutionnelle des pouvoirs ne peut s’appliquer à l’Assemblée nationale et à la couronne de Prusse ?

Laissez de côté la Révolution, tenez-vous-en à la théorie officielle du compromis. D’après cette théorie même, deux pouvoirs souverains se trouvaient en présence. Sans aucun doute, l’un de ces deux pouvoirs devait abattre l’autre. Deux pouvoirs souverains ne peuvent fonctionner simultanément, l’un à côté de l’autre, dans un même État. C’est là une absurdité semblable à la quadrature du cercle. La puissance matérielle doit décider entre les deux souverainetés. Mais, pour nous, nous n’avons pas à rechercher ou la possibilité ou l’impossibilité d’un compromis.

Bref, deux puissances entraient en rapport pour conclure une transaction. Camphausen lui-même