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est l’exécuteur des lois existantes. Est criminel qui viole ces lois, ou empêche par la violence le pouvoir public de les appliquer. Dans notre cas, un pouvoir public a violé la loi ; l’autre, quelque qu’il puisse être, l’a affirmée. Un conflit entre deux pouvoirs de l’État n’est ni du domaine du droit privé, ni du domaine du droit criminel.

Qui de la couronne ou de l’Assemblée était dans son droit ? C’est là une question historique. Tous les pays, tous les tribunaux de Prusse pris ensemble ne peuvent en décider. Une seule puissance peut résoudre le problème : c’est l’histoire. Je ne conçois donc pas qu’on ait pu nous faire asseoir au banc des accusés en vertu du Code pénal.

La presse, tant révolutionnaire que contre-révolutionnaire, a également déclaré. Messieurs, qu’il s’agissait ici d’un conflit entre deux forces, et, entre deux forces, la force seule peut décider. Un organe du Gouvernement l’a fort bien proclamé peu de temps avant la fin du conflit. La Neue preussiche Zeitung, l’organe du ministère actuel, l’a parfaitement reconnu. Quelques jours avant la crise, elle disait : Il ne s’agit plus maintenant de droit, il s’agit de force ; et l’on verra que l’ancienne royauté par la grâce de Dieu possède encore la forcé. La Neue preussiche Zeitung a saisi avec justesse la situation. Force contre force. La victoire doit se décider pour l’une des deux. La contre-révolution a vaincu ; mais seul le premier acte du drame est terminé. En Angleterre, cette lutte a duré