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cher contre l’Assemblée. Le ministère licencie la garde nationale, la désarme sans qu’elle se défende et déclare Berlin en état de siège. L’Assemblée répond en mettant, le 13 novembre, le ministère en accusation de haute trahison. Le ministère chasse l’Assemblée des divers locaux de Berlin, L’Assemblée décide, le 15, que le ministère n’aura plus le droit de disposer des deniers publics et de lever les impôts tant qu’elle-même ne pourra pas poursuivre librement le cours de ses séances.

Cette décision relative au refus de payer les impôts ne pouvait avoir son effet qu’à une condition : il fallait que la nation opposât une résistance à main armée à la perception des taxes. Les armes étaient encore en quantité très suffisante entre les mains de la garde nationale. Cependant on s’en tint, presque partout, à une résistance passive. En quelques endroits seulement, on se prépara à répondre à la force par la force. Mais l’appel le plus hardi qu’on lança en ce sens fut celui que publia le Comité des associations démocratiques de la province Rhénane. Ce Comité siégeait à Cologne et se composait de Marx, de Schapper et de Schneider.

Le Comité ne se faisait pas d’illusion : il savait que la lutte qu’il engageait sur le Rhin avec le coup d’État déjà victorieux à Berlin devait aboutir à un échec. La province Rhénane contenait à elle seule cinq forteresses ; la Westphalie, à Mayence, à Francfort et à Luxembourg, se partageait un tiers