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reur se vit forcé de reconnaître le faux. Mais, pour une infamie policière que l’on découvrait, on en remettait cinq ou six nouvelles sur le tapis que l’on ne pouvait immédiatement dévoiler ; la défense était surprise, les moyens de preuve devaient venir de Londres, et la correspondance des avocats des accusés avec les réfugiés communistes de Londres était taxée de complicité avec ce prétendu complot !

Que Greif et Fleury aient été véritablement ce qu’on les dépeint ici, c’est ce que M. Stieber a avoué lui-même dans sa déposition ; mais Hirsch a reconnu, devant un magistrat de Londres, avoir falsifié le « cahier original des procès-verbaux », sur l’ordre et avec l’aide de Fleury ; puis il s’est esquivé d’Angleterre pour éviter une poursuite criminelle.

Le Gouvernement était en mauvaise posture, étant donné les découvertes auxquelles avait conduit le procès ; il avait, il est vrai, réuni un jury tel que la province rhénane n’en avait connu jusqu’alors — six nobles et deux fonctionnaires. Ce n’était pas là les hommes capables d’examiner trop exactement cette énorme masse de documents que, pendant six semaines, on fit passer devant leurs yeux, alors qu’on leur criait aux oreilles que : les accusés étaient les chefs d’une épouvantable conspiration communiste qui poursuivait la destruction des biens les plus sacrés — la propriété, la famille, la religion, l’ordre, le Gouvernement