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à prendre une part ouverte et active dans les insurrections voisines. Mais non ! l’Assemblée nationale en allant à Stuttgart s’était mise à la merci du Gouvernement wurtembergeois. Ses membres le savaient et firent tomber l’agitation populaire. Ils perdirent ainsi le dernier soupçon d’influence qu’ils pouvaient encore conserver. Ils récoltèrent le mépris qu’ils méritaient, et le Gouvernement wurtembergeois, poussé par la Prusse et le Lieu tenant de l’Empire, mit fin à la farce démocratique en fermant, le 18 juin 1849, la salle où se réunissait le Parlement et en ordonnant aux membres de la régence de quitter le pays.

Ils vinrent alors à Bade, dans le camp même de l’insurrection. Mais leur présence était maintenant inutile. Cependant la Régence continuait, au nom du peuple allemand souverain, à sauver le pays par ses mesures. Elle tenta de se faire reconnaître par les puissances étrangères en délivrant des passeports à tous ceux qui en voulaient. Elle fit paraître des proclamations et envoya des commissaires pour soulever ces mêmes régions du Wurtemberg dont elle avait refusé le concours actif quand il en était encore temps. Cela n’eut naturellement pas le moindre effet. Nous avons sous les yeux le rapport original envoyé par un de ces commissaires, M. Rosier, représentant de Oels. Son contenu est très caractéristique. Il est daté de Stuttgart, 30 juin 1849. Après avoir décrit les aventures arrivées à une demi-douzaine de com-