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l’indécision et l’indolence de l’ancienne majorité et de son Lieutenant de l’Empire. Maintenant c’étaient ses membres qui, tout d’un coup, se trouvaient appelés à remplacer cette ancienne majorité. C’était à eux maintenant de faire voir ce qu’ils étaient capables de faire. Leur carrière devait naturellement être caractérisée par l’énergie, la décision, l’activité. Eux, l’élite de l’Allemagne, allaient bientôt pouvoir pousser en avant le vieux Lieutenant de l’Empire et ses ministres indécis et, au cas où ce serait impossible, ils allaient — à n’en pas douter — déposer, en vertu du droit souverain du peuple, cet impuissant Gouvernement et le remplacer par un pouvoir exécutif énergique et infatigable qui assurerait le salut de l’Allemagne ! Pauvres gens ! Leur pouvoir — si l’on peut appeler ainsi un pouvoir auquel personne n’obéit — était encore bien plus ridicule que celui de leurs prédécesseurs.

La nouvelle majorité déclara qu’en dépit de tous les obstacles la Constitution impériale allait être mise en vigueur, et sans délai ; que le 15 juillet suivant le peuple élirait des députés à la nouvelle Chambre des représentants, et que cette Chambre se réunirait à Francfort le 15 août suivant. C’était une déclaration de guerre ouverte faite aux Gouvernements qui n’avaient pas reconnu la Constitution impériale, parmi lesquels les principaux étaient la Prusse, l’Autriche, la Bavière, comprenant plus des trois quarts de la population alle-