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en commun les finances, le système de douanes, les institutions militaires ; on effaçait ainsi toute barrière et toute distinction entre les provinces allemandes et non allemandes. Cette déclaration fut faite en vue des résolutions et des articles de la future Constitution fédérale déjà votés par l’Assemblée de Francfort. C’était le gant que lui jetait l’Autriche, et il ne restait pas d’autre choix à la malheureuse Assemblée que de le relever. Elle le fit avec quelques fanfaronnades que l’Autriche, consciente de sa force et de la nullité complète de l’Assemblée, pouvait bien laisser passer. Et cette précieuse représentation du peuple allemand, comme elle s’intitulait elle-même, ne trouva rien de mieux, pour se venger de cette insulte, que de se jeter, pieds et poings liés, aux pieds du Gouvernement prussien. Ouelquinvraisemblable que cela puisse paraître, elle a ployé le genou devant ces mêmes ministres qu’elle avait condamnés comme anticonstitutionnels et antipopulaires et dont elle avait en vain réclamé la démission. Les détails de cet acte honteux et des événements tragi-comiques qui l’ont suivi formeront le sujet de notre prochain chapitre.


Londres, avril 1852.