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crier : « Allons à Francfort et pratiquons là l’opposition que nous ne pouvons plus continuer ici ! Mais il était déjà trop tard, et le seul fait qu’ils n’avaient pas d’autre alternative que de rester tranquilles on d’aller rejoindre la puissante Assemblée de Francfort, était suffisant pour prouver leur complète impuissance.

C’est ainsi que se terminèrent pour le moment — et, très probablement, pour toujours — les tentatives faites par les Slaves de l’Allemagne pour recouvrer une existence nationale indépendante. Restes éparpillés de nombreuses nations, dont la nationalité et la vitalité politiques étaient depuis longtemps éteintes, et qui, par conséquent, avaient été obligés, presque pendant mille ans, de suivre les traces de quelque autre nation plus puissante, qui les avait conquis, et il en a été ainsi des habitants du pays de Galles en Angleterre, des Bas-Bretons en France, des Basques en Espagne, et plus récemment des créoles français et espagnols dans les portions de l’Amérique du Nord occupées dernièrement parla race anglo-saxonne ; ces nationalités mourantes, les Bohémiens, les Carinthiens, les Dalmates, etc., essayèrent de profiter de la confusion générale de 1848 pour rétablir leur statu quo politique de l’an de grâce 800. L’histoire de mille ans aurait dû leur montrer que ce retour était impossible ; que si tout le territoire qui se trouve à l’est de l’Elbe et de la Saale avait été, à une époque donnée, occupé par ces Slaves, ce